Depuis la fin des années 2010 des conflits éclatent un peu partout en France, avec comme revendication commune la défense des terres agricoles contre leur accaparement par l’urbanisation, le déploiement de zones commerciales ou d’activités, d’infrastructures d’aménagement. Ces mobilisations portent avec elles des projets alternatifs de développement qui passent par l’occupation des lieux, à l’instar du mouvement des ZAD, mais surtout par la remise en culture des terres, la valorisation d’une agriculture locale et paysanne comme un contre-modèle au mode de développement dominant. Préserver les terres agricoles par la défense d’une agriculture au plus près des besoins territoriaux, est porté dans ces mobilisations comme un élément déterminant de la lutte contre le changement climatique mais aussi de la capacité d’adaptation des sociétés locales à ses effets. Cette communication présente les premiers résultats d’une recherche sociologique en cours qui analyse trois conflits dans le sud de la France. Nous montrerons comment, la défense des terres agricoles participe d’une reterritorialisation de l’agriculture à partir des questions climatiques et environnementales. Comment ces mobilisations citoyennes, par l’occupations de terres, la remise en culture de terres délaissées ou vouées à l’urbanisation, la valorisation des productions paysannes locales et la réintroduction de cultures qui ont pour certaines disparues, créent et engendrent des solidarités locales à même de porter un autre modèle de développement.