Cet ouvrage collectif envisage le compositeur comme un cas d’étude pour discuter les catégories longtemps mobilisées par l’historiographie pour penser plus généralement le compositeur du XIXe siècle. Ce modèle, largement construit sur la figure de Beethoven, est celui du compositeur de génie, inspiré, entièrement absorbé par son art et coupé de la société, écrivant des chefs-d’œuvre pour la postérité. Reicha se prête particulièrement bien à cet effort de reconsidération. Il a en effet patiemment façonné au fil de ses écrits une image de lui-même conforme à cette vision idéalisée. Pourtant, la multiplicité de ses activités et des contextes de leur exercice dessine l’image d’un homme parfaitement ancré dans la société qui l’entoure. Compositeur, pédagogue, théoricien dans divers contextes institutionnels, il a étroitement collaboré avec des acteurs très variés de la vie musicale (musiciens, éditeurs, librettistes, auditeurs, ou encore amateurs). Cet ouvrage propose des alternatives à l’étude de la biographie et des œuvres des compositeurs du XIXe siècle en les replaçant dans des phénomènes culturels plus larges. Il s’adresse aussi bien aux spécialistes du compositeur qu’à celles et ceux travaillant plus généralement sur cette époque. Les chapitres sont en anglais et en français et écrits par de jeunes chercheurs et des chercheurs confirmés ayant travaillé en collaboration.