Actuellement de nombreux récits dystopiques sont publiés de par et d’autres de l’océan. Il en est ainsi de Soumission (Houellebecq), The Handmaid's Tale ou encore The Heart goes last (Margaret Atwood). Ces derniers imaginent un futur nord-américain oppressant et liberticide. De même, le roman de Catherine Mavrikakis, Oscar de Profondis publié en 2016 apparaît comme une dystopie décrivant l’aboutissement ségrégationniste funeste des sociétés occidentales en ne laissant aucun espoir. Ces partitions, bien que fictionnelles, révèlent des craintes profondes d’origine aussi bien économiques, politiques, éthiques ou encore environnementale quand au futur de nos sociétés. Inscrites comme des avertissements ou des prédictions, ces œuvres sont toutes à teneur funeste. Notre futur sera dictatorial ou ne sera pas. Toutefois, ODP en décrivant parfaitement ce climat apocalyptique, laisse poindre en tapinois une résistance possible et donc un léger soupçon d'espoir. Comme durant les dictatures, ODP possèderait une double lecture, celle qui passe la censure avec succès tout en étant lu de manière éclairée par un public averti. Cette œuvre, comme de nombreuses œuvres contemporaines, intègre un métadiscours conséquent, aussi la microlecture (Barthes : 1968) est l’outil de prédilection pour l’explorer. Au même titre que Lacan signifiait que l’artiste précède le psychanaliste , l’œuvre précède la critique. C’est le texte, dont la matière première serait le « magma » social qui oriente l’analyse. Cette étude appartient de fait au domaine de la sociocritique (Duchet 1971 ; Lyon-Caen 2011) tout en tenant compte des textes de Léo Strauss à propos de la censure .