Cette communication porte sur la question des parcours d’archives en contexte de guerre, à travers des cas d’archives arabes, et notamment yéménites et syriennes. L’étude des productions et de conservation d’archives dans ce contexte est un angle-mort des études sur la guerre, peut-être parce qu’il est multidisciplinaire et complexe, reliant l'archivistique, l'histoire, la politique, les relations internationales, l'éthique et le droit. Il offre des perspectives précieuses sur la façon dont les sociétés gèrent et organisent leur mémoire collective dans la guerre, et sur les implications, dans le temps, de fonds d’archives affectés par les destructions, bien sûr, mais aussi par l’exil et les instabilités politiques de long terme qui touchent particulièrement cette région et qui les rendent dépendants des asiles qu’ils trouvent à l’étranger – en l’occurrence la France.