Cet article s’appuie sur la macroéconomie, l’économie des institutions et l’économie de la confiance pour expliquer l’épargne privée au niveau national dans 33 pays de l’OCDE (pour la plupart européens) de 2002 à 2012. Plus précisément, il soulève deux questions : (i) est-ce la qualité des institutions ou confiance dans les institutions qui stimulent l’épargne privée ? (ii) si la confiance est importante, quel est le niveau institutionnel approprié auquel elle opère ? Pour répondre à ces questions, nous ajoutons aux variables explicatives habituelles de l’épargne privée trois mesures de qualité institutionnelle et six mesures de confiance institutionnelle, réparties entre les niveaux institutionnels suivants, présentés dans un ordre hiérarchique supposé : politique, juridique, financier et social. Nous constatons que la confiance dans les institutions politiques est le moteur le plus important de l’épargne privée. Ceci contribue à la littérature soulignant l’importance de la subjectivité dans les phénomènes sociaux et économiques et suggère, pour l’épargne des banques privées dans les pays dotés de systèmes bancaires très réglementés, l’existence d’une hiérarchie de confiance dans laquelle la confiance dans les institutions les plus hautes (politiques – et dans une moindre mesure, les institutions juridiques) se substituent à la confiance dans toutes les institutions de rang inférieur (institutions financières et confiance sociale).