The production of reassuring spaces in heteronormative territory: Queer associative spatialities in medium-sized cities
La production d’espaces rassurants en territoire hétéronormé : les spatialités queer associatives dans les villes moyennes
Résumé
In France, local queer associations participate, through their activities, in providing individuals from sexual and gender minorities with spaces that are more or less free of heteronormativity and that promote self-affirmation. These spaces, which can be considered as reassuring, are nevertheless little studied outside the large urban centres, particularly in medium-sized cities, thus raising the question of queer possibilities in these territories. Based on a precise census of associations on a regional scale, and associative activities collected through the social networks of three structures established in medium-sized cities in the north of France, results show the spatial strategies put in place by the associations to assert their presence in territories where queer communities are often little developed and visible. Through various local partnerships and by taking over spaces that are sometimes perceived as heterosexual, these associations, through their shifting practices, challenge the supposed sexual binarity of the places. Moreover, the spatialities of associations, through the relations maintained with local populations and public authorities, inform us about the acceptance of sexual and gender minorities, and participate in establishing a geography of queer possibilities.
Les associations queer locales participent en France, par leurs activités, à offrir aux individus issus de minorités sexuelles et de genres, des espaces plus ou moins à l’écart de l’hétéronormativité et qui favorisent l’affirmation de soi. Ces espaces que l’on peut considérer comme étant des espaces rassurants, sont néanmoins peu étudiés en dehors des grands centres urbains, notamment dans les villes moyennes, posant ainsi la question des possibilités queer dans ces territoires. A partir d’un recensement précis des associations à l’échelle régionale, et des activités associatives recueillies sur les réseaux sociaux de trois structures établies dans des villes moyennes du nord de la France, les résultats montrent les stratégies spatiales mises en place par les associations pour assoir leur présence dans des territoires où les milieux queer sont souvent peu développés et visibles. A travers divers partenariats locaux et en investissant des espaces parfois perçus comme hétérosexuels, ces associations, par leurs pratiques mouvantes, remettent en cause la binarité sexuelle supposée des lieux. De plus, les spatialités associatives, via les relations entretenues avec les populations locales et les pouvoirs publics, nous renseignent sur l’acceptation des minorités sexuelles et de genres, et participent à établir une géographie des possibilités queer.
