Le sol est considéré comme une ressource non-renouvelable qu'il importe de préserver. Malheureusement, l’activité humaine issue de la révolution industrielle du 19ème siècle ainsi que l’intensification de l’agriculture à hauts rendements dès les années 1950 ont été à l’origine de la pollution du sol. La région Nord/Pas-de-Calais est la deuxième région qui compte le plus de sites et sols pollués en France, environ 664 sites occupant au total plus de 10 000 hectares, ce qui correspond à 12 % des sites pollués reconnus en France (BASOL, 2014). Parmi les nombreux polluants détectés dans ces sols, figurent les Polluants Organiques Persistants (POP) dont les dioxines/furanes (PCDD/F). Certains de ces composés présentent une toxicité accrue chez l’Homme. Ils perturbent le système immunitaire et hormonal et présentent des pouvoirs cancérigènes. Afin de dépolluer ces sols, la phytoremédiation assistée par les champignons mycorhiziens à arbuscules (CMA) a été proposée. Cette technique combinant à la fois les capacités métaboliques des plantes et des CMA, présente l'avantage d'être à la fois économique, écologique, facile à mettre en œuvre, applicable sur des grandes surfaces et bien acceptée par l’opinion publique. L’efficacité de cette phytotechnologie a été déjà décrite sur des sols contaminés par les POP tels que les hydrocarbures aromatiques polycycliques et les polychlorobiphényles, mais jamais sur des sols pollués par des PCDD/F. L’objectif de ce travail est d’étudier l’apport de l’inoculation mycorhizienne sur la capacité de trois espèces végétales (Trèfle, Luzerne et Ray-grass) à s’installer sur un sol historiquement pollué par les PCDD/F et à dégrader ces polluants. Ces plantes ont été cultivées pendant 6 et 20 semaines en absence ou en présence d’un inoculum mycorhizien commercial Solrize® constitué de deux espèces de CMA (Funneliformis mosseae et Rhizophagus irregularis) sur un sol pollué par les PCDD/F (200 ng/kg) prélevé sur le site expérimental de la ferme Noir Pot à Halluin (France). D’après nos premiers résultats, l’inoculum mycorhizien utilisé arrive à s’installer avec succès chez les trois espèces végétales testées après 6 semaines de culture. Une bonne évolution de la croissance de ces plantes a été observée au cours du temps malgré la présence des PCCD/F dans le sol. Une stimulation de la microflore tellurique (bactérienne et fongique) par la végétalisation a été obtenue après 20 semaines de culture. Des diminutions dans les teneurs en PCCD/F ont été détectées, notamment avec la luzerne et le ray-grass.