A l’occasion de la célébration en 2020 des dix ans de Public Art Dialogue, la revue optait pour un titre et un thème bien peu festifs, The Failures of Public Art, et choisissait de se pencher sur les échecs de l’art public et de l’art participatif. Ces échecs se sont bruyamment manifestés cette même année dans la réparation recherchée dans le déboulonnage de statues héritées de l’époque coloniale, mais aussi dans les controverses qui ont pu accompagner l’installation d’œuvres contemporaines dans l’espace public. Ces controverses ont elles-mêmes été publiques – se manifestant dans des scandales – avant de devenir progressivement plus critiques, ceci alors qu’était de plus en plus clairement mise à jour l’instrumentalisation de l’intervention culturelle et artistique hors des institutions muséales. Les attentes placées dans l’art public à des échelles variées, la performance participative et les pratiques relationnelles ou déléguées en général ont été très grandes. Il s’agissait d’étudier des œuvres ne se donnant plus pour but de former des réalités imaginaires, mais de constituer des modes d’existence utopiques à l’intérieur même du réel. La dénonciation de leur instrumentalisation politique, commerciale, ou encore idéologique n’en a été que plus passionnée. Ce sont ces controverses récentes et le triangle qu’elles dessinent entre Royaume-Uni, France et Etats-Unis qui sont abordés et mis en perspective dans ce chapitre.