Le défi des « cadres du travail » dans les services de répit
Résumé
Today in France, following the ASV law assertion of a “right to respite”, we are witnessing the development of multiple services of “carers support” and “relational support”. Using the results of a survey conducted within several french départements under the ANR Profam Program, the article focuses on the people invested in this offer of services, peripheral to the established home care services, as well as the legal and social frameworks of their work. It shows first the extreme variety of these frameworks, the normative tinkering imposed by the specificities of care work usually carried out in the private sphere, and whose transposition to employment raises major issues of temporality. He then describes the conditions of this work, paradoxically, both attractive and precarious. The tasks carried out, with a strong relational aspect, attract workers, in search of a reorientation and a meaningful job. Finally, the article enlightens the risk of denial of work, induced by its low materiality and the naturalization of the related skills, particularly in the frameworks closest to the private sphere.
Aujourd’hui en France, à la suite de l’affirmation par la loi d’Adaptation de la Société au Vieillissement (ASV) d’un « droit au répit », on assiste au développement de multiples services d’« aide aux aidants » et d’« accompagnement relationnel ». En utilisant les résultats d’une enquête menée au sein de plusieurs départements français dans le cadre du programme Entre profession et famille, les « cadres du travail » d’aide aux personnes âgées (Profam) soutenu par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR), l’article s’intéresse aux personnes investies dans cette offre de services, périphériques à l’aide à domicile instituée, ainsi qu’aux cadres juridiques et sociaux de leur travail. Il montre d’abord l’extrême variété de ces cadres, les bricolages normatifs imposés par les spécificités du care habituellement effectué dans la sphère privée, et dont la transposition vers l’emploi soulève des enjeux majeurs de temporalité. Il décrit ensuite les conditions de ce travail, paradoxalement, à la fois attrayantes et précaires. Les tâches réalisées, à la composante relationnelle marquée, attirent en effet des travailleuses, en quête d’une réorientation et de sens au travail. Il pointe enfin le risque de déni du travail, induit par sa faible matérialité et la naturalisation des compétences afférentes, notamment dans les cadres les plus proches de la sphère privée.
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Texte disponible en ligne : https://www.cairn.info/revue-gerontologie-et-societe-2023-3-page-23.htm