Située dans la pente d’un massif rocheux de la partie nord de la ville de Marseille, la cité dans et aux abords de laquelle nous vous emmenons, s’étale sur 9 hectares. Elle a vu le jour entre 1969 et 1971 et a déjà vécu plusieurs réhabilitations avec un important plan de renouvellement urbain en cours. Depuis l’été 2021, le parc municipal de 13 hectares qui surplombe la cité est devenu notre point de rencontre habituel avec différentes personnes qui habitent ou ont habité les lieux. Tout comme le reste de la cité, ce parc est peu, voire pas entretenu, du fait de tensions et conflits entre la Métropole, la Mairie et les bailleurs sociaux dans la gestion des espaces communs. Il est traversé par quelques allées goudronnées, concurrencées par des chemins de terre ouverts par le piétinement quotidien des usagers des lieux. De là-haut, la densité de la cité n’est que peu perceptible. Il faut y descendre pour ressentir la massivité des immeubles et la minéralité des entre-barres. D’amples places sont devenues parking de fait avec des rangées de véhicules (qui ne sont parfois plus en état de circuler), collés les uns aux autres. Des buttes pavées créent artificiellement du relief sur l’un des axes verticaux de la cité. Elles ont certainement été pensées pour offrir des prises aux explorations enfantines mais ne sont que peu utilisées par les plus jeunes qui sont même surpris quand on les autorise à y grimper. Elles et ils sont d’ailleurs rarement laissés seuls sur ce trajet, ostensiblement marqué, à l’instar d’autres espaces de la cité, par les faits et gestes des travailleurs impliqués dans divers trafics. Leur présence conditionne le comportement des autres piétons qui ne s’autorisent généralement pas à marquer des temps d’arrêt en leur présence.