À l'occasion des journées d'étude "Récits de Territoire", Jeanne Peylet-Frisch et Bronwyn Louw ont évoqué et exploré une histoire d’amour (de rencontre, de promesses, de trahisons, de durées partagées) qui les lie à un verger au sud de Paris. Il s’agit du Verger du Clos de Valorge, un verger associatif à Brétigny-sur-Orge, en Essonne. Il est implanté depuis 2015 sur une parcelle d’un hectare confiée par l’Agence des Espaces Verts (AEV) à l’association Au36, Cabaret des cultures locales. Depuis 2019, le verger est également investi par le collectif Les Aimants (dont Jeanne et Bronwyn sont membres fondatrices), notamment par des festivals de cultures locales, mais aussi par des ateliers et des chantiers. Depuis 2020, ce verger est le terrain agropoétique de la thèse de Bronwyn, qui s’y demande comment écrire le verger (et ce verger) au 21e siècle. Dans le cadre de ses recherches et en collaboration avec Au36, le verger a accueilli des formations en gestes de génie végétal comme la greffe et la plesse, animées par Franck Viel de l’assocation Passages, et des initiations à la cueillette sauvage, proposées par Carol Williamson. C’est un lieu de recherches, où il est tout particulièrement question de prendre ensemble gestes agricoles et artistiques et de s’interroger sur les jeux de ricochet entre ces différentes approches du verger. Mais c’est aussi un lieu de fête, de cueillette, et de rencontre. Jardiner, chanter, cueillir, écrire, performer ou simplement y passer du temps sont autant de manières de nourrir des rapports de transformation réciproque avec le verger, d’approcher ce lieu et d’apprendre à le connaître dans la durée. En essayant, tant bien que mal, de rupture en relais, de le faire durer.