Médias sociaux : quel positionnement pour l’administration publique ? Le cas des villes françaises - Archive ouverte HAL
Communication Dans Un Congrès Année : 2023

Médias sociaux : quel positionnement pour l’administration publique ? Le cas des villes françaises

David Huron
Grégory Spieth
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 965742

Résumé

La montée en puissance des médias sociaux interroge l’administration publique sur leur utilisation. Par nature tournés vers la sphère privée, les médias sociaux constituent un objet au même titre que les réseaux de gouvernance multi acteurs. Klijn et Skelcher (2007) proposent quatre conjectures. Les conjectures d’incompatibilité reposent sur la primauté de la politique et considèrent les médias sociaux comme une menace. La conjecture de complémentarité présente les médias sociaux comme un moyen de permettre une plus grande participation au processus d’élaboration des politiques et une plus grande sensibilité à la mise en œuvre des programmes. La conjecture transitoire postule une évolution plus large des formes de gouvernance vers des relations de réseau. La conjecture instrumentale considère les médias sociaux comme un moyen puissant par lequel les intérêts dominants peuvent atteindre leurs objectifs. Au regard des travaux académiques, il semble qu’il n’y ait pas au sein des administrations publiques de dominante et que les réseaux sociaux soient diversement appréciés du point de vue de leur compatibilité avec la place de l’usager/client dans la conduite de l’action publique. Le principe d’une gouvernance partagée repose sur l’existence de trois éléments : une certaine transparence de l’information, une liberté d’expression et des règles organisant la participation de chacun à la décision collective. L’évolution de cette logique d’action repose notamment, sur une représentation renouvelée de l’idéal-type organisationnel. La transparence n’implique pas forcément que l’information soit objective. Cette dernière est d’ailleurs complexe à identifier. En effet chacun se fera sa propre idée du degré de transparence de chaque administration publique. Mais la manière dont l’information est présentée a toute son importance. De l’explication à la pédagogie, de la rhétorique à la propagande, les médias sociaux traduisent d’une manière moderne une communication publique pluriséculaire. La différence se situe au niveau de la viralité des processus de communication et de leurs interactivités. Si la relation est supposée positive, les médias sociaux semblent responsabiliser les citoyens ordinaires en produisant un espace pour le discours public et les discussions. De plus, les outils à disposition sur ces plateformes permettent à la personne publique de diffuser des informations en temps réel (Bertot et al., 2010), de développer des interactions avec les citoyens, d’accroître la transparence, la participation du public et la responsabilité (Bonsón et al., 2012). En adoptant une vision optimiste, les réseaux sociaux apportent un renouveau dans l’appréhension de la démocratie. La mobilisation des travaux portant sur la participation, la collaboration et la transparence (Calhan et al., 2021) permet de comprendre les enjeux autour de ces nouvelles formes d’échange. Les médias sociaux permettent notamment dans certains cas la co-évaluation et la co-conception (Cho, Melisa, 2021). Ils apportent une réponse à l’un des principaux problèmes identifiés par Eun (2017) : que des personnes non spécialistes et non directement concernés (citoyens moyens) puissent participer activement au processus de prise de décision. Si la relation est supposée négative, la critique portera très souvent sur la nature de l’information qui est diffusée. Le vrai dilemme porte sur la relation entre anonymat et démocratie. Les partisans de l’anonymat en ligne soutiennent que l’anonymat est essentiel pour la liberté d’expression et les valeurs démocratiques, tandis que les critiques affirment que l’anonymat conduit à un manque de responsabilité (Wang et al., 2021 ; Christopherson, 2007 ; Rosenberry, 2011). Comment s’assurer que l’information présente en ligne est intègre ? Les médias ont toujours véhiculé des fausses informations. Les régimes totalitaires sont d’ailleurs organisés sur une base de manipulation de l’information. Avec l’arrivée des médias sociaux, l’importance des fake news est de venu plus visible. Les recherches portant sur les fake news se sont développées au point d’effectuer une revue systématique de la littérature sur le sujet (Arayankalam, Krishnan, 2022). Si les médias sociaux impliquent par définition une participation des individus qui les fréquentent, la mesure de l’engagement à la participation du public nécessite la plus grande prudence (Mabillard et al., 2021 ; Feeney, Porumbescu, 2021). Cela explique pourquoi certains auteurs (Agostino, Arnaboldi, 2016) développent des méthodes comme les matrices d’engagement afin de différencier la communication politique (plus axé sur la propagande) de l’engagement politique (plus axé sur la participation démocratique). Certains travaux montrent que les médias sociaux ne sont pas forcément utilisés pour créer le dialogue mais sont plutôt mobilisés pour apporter de l’information (Leone, Delli Paoli, 2016). Cette contribution a pour objet de discuter le positionnement des administrations publiques au regard de l’utilisation des médias sociaux. Une étude quantitative sera menée, elle reprendra le modèle d’Agostino et Arnaboldi dans le cadre de villes françaises. __________________ Nous observons que les individus n'accumulent pas nécessairement plus de CS du fait de leur capacité à accéder à des fonctions de réseautage avancées, car les indépendants traités n'ont pas automatiquement modifié leur engagement en matière de réseautage en ligne (Weiler et al., 2022). Sur la base de ces résultats, nous présentons la "théorie de l'utilisation intentionnelle l'utilisation intentionnelle des fonctionnalités" : en substance, les individus ne doivent pas seulement posséder une "arme de réseautage" efficace - ils doivent également avoir l'intention de "tirer" sur le réseau. (Weiler et al., 2022) Les résultats indiquent que les milléniaux utilisent régulièrement le site, bien qu'à moins de la moitié de sa capacité, indépendamment du fait qu'ils soient ou non à la recherche d'un emploi, mais d'une manière qui va à l'encontre des attentes des employeurs et recruteurs potentiels (Smith, Watkins, 2023). Les Millennials indiquent trois raisons pour lesquelles ils utilisent LinkedIn : la recherche d'informations, la communication et les besoins de surveillance. Le fait de rechercher un emploi ou non ne détermine pas de différence d’utilisation de la plateforme. Dans le cadre des entreprises, les études sur LinkedIn ont démontré l’existence d’une certaine performance, notamment en ce qui concerne les relation B :B (Mora Cortez et al., 2023) Eléments bibliographiques AGOSTINO, D.; ARNABOLDI, M. (2016). “A measurement framework for assessing the contribution of social media to public engagement. 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Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04346169 , version 1 (15-12-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04346169 , version 1

Citer

David Huron, Grégory Spieth. Médias sociaux : quel positionnement pour l’administration publique ? Le cas des villes françaises. 12ème Colloque de l'Association Internationale de Recherche en Management Public, "Management public, crises et post-crises, la permanence dans le changement", AIRMAP, May 2023, Dijon, France. ⟨hal-04346169⟩
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