Les violences au travail sont loin d’être un phénomène isolé, marginal ou accidentel, mais constituent un risque systémique en entreprise. Parmi celles-ci, les violences sexuelles, peu prises en compte en général dans les enquêtes et les employeurs, sont explorées par l’enquête quantitative VIRAGE dans un module consacré à la sphère professionnelle, auprès de plus de 17 000 répondants, hommes et femmes. Les premiers résultats concernant les 12 derniers mois précédant l’enquête montrent que les violences sexuelles au travail sont non seulement une violence non négligeable, puisque 3,3% des personnes en font état, mais aussi une violence genrée, du point de vue des victimes comme des auteurs : les femmes en déclarent davantage et les principaux auteurs sont des hommes, aux statuts variés, collègues, hiérarchie, public. Malgré une baisse de la tolérance sociale, au travail, les victimes de violences sexuelles minimisent leur gravité. Dès lors se pose la question de la prévention.