L’article présente une lecture décoloniale des Lumières hispano-américaines. Ce courant intellectuel et philosophique a été introduit et développé par les élites espagnoles et créoles des Amériques. Comme en Europe, les hommes qui se réclament de ce courant de pensée ont imposé leurs savoirs comme universels et supérieurs aux autres, indigènes et afrodescendants. Pour ces élites, adopter l’épistémologie européenne était la condition sine qua non pour moderniser et civiliser le continent. La perspective décoloniale questionne ce point de vue qui n’est pas neutre mais un lieu de pouvoir qui subalternise les épistémologies qui ne se situent pas dans ce lieu privilégié, appelée par Santiago Castro-Gómez, le point zéro.