Le projet HYUREA (ANR 19-CE04-0009), rassemblant quatre partenaires (ICMPE, LISE, LGC, SIAAP), a pour objectif global la dégradation de l’urée contenue dans de l’urine (traitement d’effluents réels), simultanée à la génération d’hydrogène. Le projet consiste à développer un procédé associant un réacteur photoélectrochimique et un système de stockage d’hydrogène. Ce réacteur fonctionne avec un courant externe, assisté par un photocourant généré par absorption du rayonnement solaire par des électrodes conçues à façon. L’urée est dégradée par oxydation électrochimique sur la photo-anode tandis que l’hydrogène est généré à la cathode. Le potentiel d’oxydation de l’urée (0,37 V) étant environ trois fois plus faible que celui de l’eau (1,23 V), la production d’hydrogène est ici trois fois moins énergivore que dans le cas de l’électrolyse directe de l’eau. En outre, la pollution azotée contenue dans les eaux usées est dégradée en utilisant une énergie renouvelable. Dans cette communication seront présentés des résultats d’électrolyses préparatives de l’urée, réalisées dans un réacteur électrochimique mono- ou bi-compartimenté, à l’échelle de la dizaine des grammes. Grâce à la mise au point d’un ensemble de techniques analytiques, la plupart des produits formés en phase liquide ont pu être identifiés, et des bilans de matière réalisés. L’effet de quelques paramètres opératoires sur la réactivité de l’urée sera également discuté, permettant ainsi de définir des premiers éléments de conception d’un procédé capable de traiter en continu au moins 5 L.j-1.m-2 d'urine.