Cette communication propose de considérer une session d’entretiens collaboratifs menés au cours de ma première année de thèse, dont l’objectif est de rendre compte de la « mise en savoir » des pratiques dites du ukuhlonipha. Avec ces entretiens, il s’agissait d’opérer une mise en dialogue entre discours passés (issus de textes des XIXe et XXe siècles, rédigés en anglais ou xhosa) et discours contemporains (lors des entretiens, en anglais et xhosa) sur le ukuhlonipha, afin d’enquêter sur les représentations de ces pratiques sociolangagières traditionnellement pratiquées par les peuples nguniphones et sothophones en Afrique australe. Cette communication souhaite alors rendre compte de l’usage des représentations passées de la coutume du ukuhlonipha lors d’une première étape de recueil de discours contemporains (2022) auprès d’étudiant∙e∙s xhosaphones inscrits en littérature et langues africaines à l’Université du Cap (Afrique du Sud). Cette étude de cas propose donc de montrer en quoi l’usage d’archives semble permettre d’approfondir la discussion lors des entretiens : au mieux cela permettrait de faire émerger du savoir, au pire de confirmer ou d’approfondir un savoir déjà initié par l’entretien. Dans les deux cas, ce dialogue entre passé et présent semble aussi avoir fait émerger la position des personnes interviewées (en réflexion, en approbation, en contestation) par rapport aux données historiques (dans une forme de ‘historical recovery’ Deumert, 2020) et permet de compléter l’analyse sur les représentations du ukuhlonipha dans les discours contemporains.