Alceste d’un siècle à l’autre. L’opéra de cour comme un lieu de réforme du costume
Résumé
Quand la tragédie en musique de Lully Alceste (créée en 1674) fut reprise à la cour de Fontainebleau en 1754, la nécessité de la réforme du costume de scène était un sujet largement discuté en France, toutefois plutôt en théorie. La nouvelle production d’un opéra ancien sur le thème de l’antiquité devint alors l’occasion de mettre la théorie en pratique, grâce à une nouvelle équipe qui collabora à la réalisation des costumes : Philippe Bridard de La Garde, auteur des programmes, et Louis-René Boquet, dessinateur. Seulement après cette phase d’expérimentation, leur nouvelle approche fut transférée sur la scène de l’Académie royale de musique.
Cette communication, centrée sur le cas d’Alceste, se propose aussi d’aborder plus largement l’idée de l’opéra de cour comme un laboratoire de la réforme du costume. L’opéra de cour était le lieu de rencontre de tous les genres et de tous les artistes parisiens du spectacle, susceptibles d’échanger autour de leurs pratiques, y compris le dessin du costume. En même temps, les conditions particulières de la production théâtrale à la cour, qui inclut la création des programmes des costumes, la présence du dessinateur et des moyens souvent généreux, facilitèrent l’application des nouvelles idées. En dernier lieu, sera considérée aussi la question de l’influence des différents agents à la cour, y compris les premières gentilhommes, les courtisans et les interprètes, sur la production des costumes.