Les moutons et les chèvres peuvent résoudre des tâches inférentielles par exclusion - Archive ouverte HAL
Communication Dans Un Congrès Année : 2023

Les moutons et les chèvres peuvent résoudre des tâches inférentielles par exclusion

Résumé

Malgré la domestication des moutons (Ovis aries) et des chèvres (Capra hircus) par l’homme depuis plusieurs millénaires, nous manquons toujours de données comparatives sur leurs capacités cognitives. La comparaison des capacités cognitives des animaux de ferme peut aider à comprendre l’évolution de la cognition. Ainsi que de mieux comprendre comment les animaux d’élevage perçoivent et interagissent avec l’environnement. Dans cette étude, nous avons comparé les performances des moutons et des chèvres dans des tâches d’inférence par exclusion. Nous avons mis en place deux tâches, à savoir une tâche de gobelet et une tâche de tube, afin de déterminer si la réussite de la résolution de la tâche pouvait être attribuée à des mécanismes de bas niveau (stratégie d’évitement de l’emplacement vide) ou à un raisonnement déductif (si deux possibilités A et B, mais pas A, alors ce doit être B). Nous avions prédit que la longue histoire évolutive commune de domestication entre ces deux espèces aurait pu niveler d’éventuelles différences cognitives initiales et permettre de produire des performances cognitives d’inférence comparables. Nos résultats, en opposition à une étude précédente comparant les chèvres et les moutons dans une tâche de gobelets, ont montré que les deux espèces ont résolu la condition inférentielle avec des taux de réussite élevés. Dans la tâche du tube, les performances ne pouvaient pas être expliquées par des stratégies alternatives telles que l’évitement du tube vide ou la préférence pour le tube plié. En appliquant un ensemble de critères stricts concernant les réponses dans toutes les conditions et en contrôlant les effets potentiels de l’expérience, nous démontrons que deux individus, une chèvre et un mouton, remplissent ces critères. Cela suggère que les moutons et les chèvres sont capables de faire des inférences basées sur un raisonnement déductif. Cette étude a permis d’approfondir nos connaissances sur les capacités cognitives de ces deux espèces domestiques et de proposer une méthode expérimentale solide pour étudier l’inférence chez les animaux. Il est cependant important de noter que notre étude à elle seule ne suffit pas à prouver que seule la domestication explique ces similarités.
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Dates et versions

hal-04285625 , version 1 (14-11-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04285625 , version 1

Citer

Josselin Duffrene, Odile Petit, Bernard Thierry, Raymond Nowak, Valérie Dufour. Les moutons et les chèvres peuvent résoudre des tâches inférentielles par exclusion. 52. Colloque de la Société Française pour l’Etude du Comportement Animal, UMR PRC; IRBI, May 2023, Tours, France. pp.23-23. ⟨hal-04285625⟩
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