Notre communication porte sur la mise en œuvre d’un dispositif de coopération réunissant une dizaine d’acteurs professionnels de l’éducation (des professeurs du primaire et du secondaire) et des enseignants-chercheurs de l’université autour d’un enjeu principal : la réussite des élèves de sixième passant les évaluations nationales en résolution de problèmes mathématiques (RPM). Le contexte de l’étude est celui d’une dynamique institutionnelle localisée dans l’académie d’Aix-Marseille et visant la professionnalisation des acteurs de l’éducation prioritaire, à laquelle nous avons pris part pendant deux ans (2019-2021). Une des particularités du projet réside dans le fait que les outils théoriques choisis pour accompagner la coopération et pour réaliser la recherche relèvent tous deux de la didactique et plus spécifiquement de la théorie anthropologique du didactique développée par Chevallard (2011). D’une manière spécifique, notre communication montre comment un dispositif de coopération construit à l’échelle d’un petit secteur scolaire (deux écoles et un collège) contribue à une reconstruction de la forme scolaire surtout du point de vue de la formation des enseignants. L’accompagnement a eu lieu sur le site d’enseignement, dans les établissements, au sein des équipes enseignantes. L’ensemble du corpus sur lequel s’appuie notre recherche nous permet ainsi de nous interroger sur la dimension formative de l’établissement (Ria, 2015) dans le cadre de la coopération entre enseignants et chercheurs et s’inscrivant aussi dans la perspective d’une transformation de la formation d’adultes. Dans quelle mesure l’équipe pédagogique s’empare-t-elle de la dimension formatrice visée par l’établissement ? Quelles sont les différentes variables qui conditionnent la mise en œuvre d’un dispositif de coopération de cette nature ? Sur quels leviers agir pour tenter de mener à bien une coopération entre acteurs (chercheurs et praticiens) dans une perspective de transformation de la formation d’adultes ? Notre corpus est constitué de données multiformes tirées de 3 questionnaires et de 11 entretiens collectifs de type focus-group. L’objectif d’un tel recueil était de permettre un retour sur le projet de coopération mis en œuvre en identifiant les points forts et les points à améliorer, en éclairant les enjeux et les écueils de ce type de dispositif ainsi que les difficultés rencontrées. Les analyses statistiques et l’analyse catégorielle de contenu (Bardin, 2013) montrent l’existence de tout un lot de conditions (modifiables) et de contraintes (fixes et non modifiables), influant sur le dispositif lui-même et conditionnant sa mise en œuvre, son développement voire son efficacité. Les conditions et contraintes que nous identifions sont de niveau scolaire et pédagogique, réparties le long de l’échelle de codétermination didactique (Chevallard, 2011). Notre communication visera à présenter cette analyse, niveau par niveau.