Depuis 2015, l'atelier Arpège Efigies de Toulouse, espace d'échanges et de valorisation de la jeune recherche sur le genre et les sexualités à Toulouse, promeut, au travers d'ateliers ou de journées d'études, la circulation de savoirs féministes, issus tant d'expériences militantes et professionnelles que de recherches académiques. Le thème retenu pour l’année 2017-2018 est celui de la critique féministe des savoirs, s'inscrivant dans la lignée des travaux sur les savoirs situés (Harding, 1986 et 1991). Les ateliers et le colloque organisés au cours de l'année universitaire 2016-2017 ont été l'occasion de questionner les savoirs portant sur le corps, la santé, la médecine. Le colloque organisé en mars 2017 à l'Université de Toulouse a notamment permis de faire se rencontrer universitaires, professionnel.les de santé et militantes associatives sur des questions aussi variées que la contraception, l'avortement, l'accès aux soins de populations marginalisées. Il s'agissait également de proposer des remises en cause de l'hégémonie masculine et médicale, notamment en échangeant sur les expériences de réappropriation des savoirs médicaux dans une perspective féministe, grâce par exemple aux groupes de self-help. Si les membres du collectif Efigies Arpège sont issues des sciences humaines, le colloque et les ateliers ont engendré des rencontres avec des professionnel.les, jeunes chercheur.es issu.es des sciences de la nature et de la médecine.Au cours de l'année universitaire 2017-2018, nous poursuivons ce travail réflexif en nous intéressant cette fois aux critiques féministes des savoirs portant sur les arts et la culture. Outre les apports bien connus des féministes sur le travail (Galérand et Kergoat, 2014), la perspective genre a permis de repenser certains classiques des sciences sociales (Chabaud Rychter et al., 2010). Cette nouvelle année universitaire est donc l'occasion de questionner les savoirs sur la culture sous un angle féministe, afin d'en déconstruire les impensés, les présupposés théoriques. A l’instar de l'année universitaire écoulée, le colloque et les ateliers tendront à favoriser la présence de militantes associatives, de professionnel.les et pas seulement d'universitaires.Le débat thématique que nous proposons, vise à fournir, dans un premier temps, un retour d'expérience de ces deux années de réflexion collective, interdisciplinaire et alliant perspectives universitaire et militante.Comment faire se rencontrer ces espaces académiques, professionnels et militants ? Qu'apporte ce genre d'événements à la construction d'un espace de la cause des femmes (Béréni 2012) ? Quels sont les obstacles rencontrés, notamment au sein de l'institution universitaire en tant quejeunes chercheuses, femmes et féministes ? Quel est le potentiel subversif de ces initiatives, notamment en ce qui concerne les savoirs universitaires et la revendication de savoirs non hiérarchisés et non cloisonnés ? Dans un deuxième temps nous souhaitons échanger avec les autres participant.es du colloque, afin de partager les stratégies, possibilités d'agir dans et hors l'université. La perspective internationale y semble d'autant plus propice tant les contextes nationaux peuvent influencer la forme de légitimation des savoirs et la place et la reconnaissance des savoirs féministes à l'université.