La lutte contre la fraude dans les sociétés commerciales repose sur une responsabilité accrue des dirigeants, le renforcement du contrôle interne ainsi que sur la réduction des conflits d’intérêts. Il est ainsi reconnu que, dans le cadre de ces organisations, le comportement durablement éthique des dirigeants ne peut pas simplement reposer sur le libre arbitre et la bienveillance de ces derniers mais comporte aussi un volet organisationnel. Les récents cas de fraudes concernant les Comités d’Entreprise conduisent à se demander ce qu’il en est pour ce type d’organisations. Etant donné le peu de littérature en la matière, il nous a paru opportun de réaliser une étude exploratoire sur le sujet. Nous dressons, dans un premier temps, un état de l’art sur les facteurs explicatifs des fraudes en général. Ensuite, nous nous intéressons aux spécificités du mode de fonctionnement des CE et aux profils des personnes qui y exercent des responsabilités. Nous rendons compte alors de trois cas de « fraudes ». Cette première phase sur le terrain débouche sur un début de catégorisation des fraudes commises dans les CE, étape préalable à l’approfondissement de la compréhension de leurs causes. Dans le cadre de cette communication, seuls sont réellement mis en évidence les facteurs d’ordre organisationnel.