Qui de l’homme ou du robot a sa place dans l’espace ? Le robot a une place de choix dans l’espace afin de remplacer l’être humain pour les missions d’exploration, lesquelles se révèlent toujours particulièrement dangereuses tant pour la santé que pour la sécurité des astronautes. En effet, en milieux hostiles, les robots sont utilisés afin de réaliser des tâches dans les zones inaccessibles à l’humain en raison d’un danger ou d’un éloignement matériel. Ils suscitent d’intéressantes questions juridiques, comme celle de la qualification juridique du robot envoyé dans l’espace ou celle de son immatriculation. De même, alors que l’obligation d’éviter les effets préjudiciables d’une contamination est une préoccupation du Traité de l’espace de 1967, on constate que l’accomplissement par un robot d’une mission sur une planète extraterrestre permet de garantir la réduction des risques de contamination. Cependant, nous estimons qu’il peut ne pas être pertinent de choisir entre l’homme et le robot pour aller dans l’espace car, en réalité, les deux ont leur intérêt dans leur sphère de compétence respective. Il apparaît ainsi que la robotique en interaction avec l’homme est appropriée lorsqu’il s’agit de tâches délicates à accomplir dans l’espace, de sorte qu’ici l’humain est secondé par le robot en tant qu’outil qui facilite son travail. Dans d’autres hypothèses, le recours à des robots en tant que prolongement de l’homme dans l’espace présente d’autres avantages, puisqu’ils constituent des extensions de l’homme qui sont directement à son service. La robotique pourrait alors engendrer une évolution de la notion d’ « astronaute », qui est encore juridiquement floue. De même, dans les cas, prospectifs, où la machine servirait de média pour prolonger l’humanité aux confins de l’univers, ce serait la notion d’ « envoyé de l’humanité » qui devrait être repensée tant d’un point de vue juridique qu’éthique, puisque le robot serait le seul « visage » que pourrait prendre toute l’humanité face à une civilisation intelligente.