Variation et compétition dans le domaine adverbial de l’ancien français aux variétés modernes
Résumé
Dans la synchronie contemporaine, la langue française n’affiche pas une variation linguistique importante en comparaison avec d’autres périodes antérieures compte tenu du processus de nivellement qu’elle a parcouru, si l’on pense à la grande variation diatopique de l’ancien français ou encore à sa variation graphique, par exemple. Ce nivellement semble aussi toucher un schéma morphosyntaxique d'apparence rare: l’adverbe dit ‘prépositionnel’ comme <à certes>, , <à/en plein>, <à/de/en bref>. En effet, l’ancien et le moyen français ainsi que les variétés dialectales dans l’espace galloroman en affichent une grande diversité ainsi qu’un nombre élevé de variantes morphologiques, structurelles, sémantiques et/ou graphiques. Nous nous attachons à retracer la variabilité décroissante des adverbes prépositionnels depuis l’ancien français jusqu’aux variétés modernes, décroissance qui accompagne leur refoulement à des variétés conservatrices et/ou périphériques, l’usage général actuel se limitant grosso modo au maintien d’un petit nombre d’adverbes, notamment en emploi lexicalisé. L’étude considère la constitution des adverbes prépositionnels, leur évolution au cours de l’histoire ainsi que leur compétition avec d’autres types d’adverbes. Elle affine une hypothèse initiale en confirmant l’origine vernaculaire pour certains d’entre eux (par exemple ), alors que d’autres relèvent de la tradition savante (comme ou ).
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)