La chanson de Barbara "Le Zinzin" non seulement offre une acception nouvelle au mot zinzin mais de surcroît elle établit doublement cette définition : -d’abord elle délimite textuellement le domaine d’extension du zinzin. Un zinzin, ce n’est pas n’importe quelle chanson, il renvoie à la nostalgie car il s’est introduit dans nos mémoires et même s’il est de nature populaire, même s’il se fredonne allègrement, il marque de son empreinte la bande-son de nos existences ; -ensuite elle fabrique un exemple de cette chanson qui zinzine, en proposant des paroles métatextuelles sur un air de valse. Au bout de trois minutes, le zinzin a établi son parangon. Il se trouve donc définitivement fixé par ce modèle : à la fois divertissant et obsédant, insignifiant et pénétrant, en un mot charmant. L’analyse détaillée du Zinzin de Barbara aura formidablement déployé les diverses ambivalences de la répétition en chanson : facteur d’une textualité simpliste ou critère de poéticité ? impression de saturation oppressive ou encouragement au plaisir et à sa continuation, sa prolifération ? éternel retour ou instantané futile ? Nous envisagerons ces vertus à travers une exploration des lieux de la répétition en chanson.