Ce chapitre propose de réfléchir à la notion de visibilité et de performativité visuelle des petits territoires en mettant en relief les différents usages des images qui parsèment les espaces de vie, afin d'en déterminer les comportements sociaux qui en découlent. Il semble aujourd'hui intéressant de réfléchir à la persistance des localités, comme le souligne Arjun Appadurai : « Les mouvements de masses et les TIC contraignent à repenser les identités nationales et les frontières des États 1. » L'étude d'un terrain local est l'élément clé de cette recherche, l'échantillon d'observation est une localité déjà géographiquement délimitée, puisqu'insulaire : la Corse. D'abord grâce à des frontières physiques car c'est une île et la mer marque une frontière territoriale observable. Puis le climat politique, la Corse est fortement médiatisée à l'échelle globale pour son opposition au pouvoir national. Cela la rend intéressante pour étudier le double discours médiatique qui se joue sur son territoire : d'un côté la médiatisation nationale et de l'autre la médiatisation sur le territoire lui-même. C'est cette dernière qui nous intéresse ici : comment le territoire parle au territoire ? Le propos de ce chapitre est de questionner le village global de McLuhan 2 , qui propose un monde sans frontière géographique grâce aux médias numériques et une certaine standardisation des apports culturels. Envisageons plutôt ici, une observation du phénomène de mondialisation sous le prisme de la diversité des cultures, axée sur les enjeux politiques et géopolitiques des territoires, avec pour objet d'étude le média « image » afin de déterminer s'il pourrait persister des villages locaux en corrélation avec le fameux village global.