Journée scientifique sur la Scientométrie de la production scientifique en sciences de l'ingénieur en Haïti
Résumé
Les analyses de la production scientifique constituent en effet des références incontournables pour déterminer des orientations de recherche. Si nous voulons poursuivre notre activité de recherche dans les meilleures conditions, il est impératif que nous puissions démontrer quantitativement et à tout moment que notre recherche s'insère bien dans la vie culturelle, mais aussi économique et politique du pays (Emmanuel, 2020). C‘est le rôle de la scientométrie d’évaluer l’impact de la recherche et d’étudier les relations de citation pour cartographier un domaine de connaissances spécifique avec les tendances extraites de la base de données académiques.
Alors que les scientifiques eux-mêmes semblent accorder une grande importance aux citations, un chercheur se doit de connaître la littérature de son domaine et de citer dans ses travaux les articles consultés, particulièrement ceux qui lui ont été utiles à la réalisation de son étude. Le nombre de citations d’un article donné constituerait donc une mesure incontestable de son utilité pour la communauté scientifique.
La scientométrie met en œuvre des études qui permettent d'évaluer la productivité scientifique des chercheurs, des laboratoires de recherche, des universités et même des pays. Les indicateurs ou données relevant du domaine de la bibliométrie sont devenus les outils fondamentaux pour mesurer non seulement la performance, mais aussi la visibilité internationale des espaces de recherche. En effet, Hoffman et al. (2014) montrent que les indicateurs bibliométriques sont traditionnellement les plus utilisés lors des évaluations de la recherche et de la mesure du rendement de la recherche pour déterminer l'impact de la recherche des chercheurs.
Alors que les médias sociaux sont devenus une plateforme populaire pour interagir avec le reste du monde, les gens ont changé leur façon de communiquer, de diffuser des informations, d'échanger des idées et de se faire des amis. Un certain nombre de sites Web offrent aux chercheurs et aux institutions des plateformes pour gérer, partager et promouvoir leurs publications et rechercher des opportunités de collaboration recherchent (Yu et al. 2016). Contrairement à la bibliométrie, les altmetrics évaluent l’impact sur internet d’une publication ou d’un élément d’information, c’est-à-dire sa diffusion, les actions et interactions qu’elle engendre sur les réseaux sociaux, les blogs et microblogs, et la presse. La publication ou l’élément d’information peut être un ouvrage, un article de revue, un article de site web, une présentation, une vidéo, un ensemble de données (dataset), un logiciel, un billet de blog, un tweet, etc. Ils prennent en compte la multiplicité des sources d’information, la diversité des produits de communication, et les nouvelles pratiques collaboratives et sociales du web. Ces pratiques permettent aux chercheurs de communiquer sur leurs publications, de diffuser leurs résultats de recherche, de les partager et de les discuter. Certains auteurs ont remarqué que l'objectif de la scientométrie s'est déplacé de l'analyse des citations Web vers l'analyse de l'utilisation des médias sociaux (Dupré et al., 2016; Li et al., 2012). En effet, les plateformes de médias sociaux telles que les blogs, Twitter, Facebook et les gestionnaires de références d'articles tels que Mendeley sont désormais utilisés pour communiquer et discuter de la recherche (Chavda et Patel, 2016). Les métriques alternatives (indicateurs altmetrics) sont un terme utilisé pour décrire les métriques basées sur le Web pour déterminer l'impact du matériel scientifique en mettant l'accent sur les médias sociaux comme source de données (Priem et al. 2010 ; Shema et al, 2014 ; Chavda et Patel, 2016).
En Haïti, le processus d'évaluation de la recherche, par les résultats de projets financés par le gouvernement ou la coopération internationale, ne s’est pas encore installé de manière systématique au sein du système universitaire (Alexis et Césars, 2021). La notion de mesure de la productivité scientifique à partir des indicateurs bibliométriques et/ou altmétriques, peut être considérée comme une auto-régulation que des chercheurs se sont imposée pour répondre aux nouvelles exigences internationales en s’appuyant sur les dynamiques actuelles des réseaux sociaux académiques (Emmanuel et al. 2020; Alexis et al. 2020, Joseph et al. 2020).
L’université Quisqueya, à travers son Équipe de Recherche sur l’Économie et la Gestion de la Connaissance (EREGeC), a décidé d’organiser le 31 octobre 2023 à Port-au-Prince une journée scientifique sur la productivité scientifique.
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