Depuis plus d’un siècle, la forêt française ne cesse de s’étendre couvrant à présent 31 % de notre territoire en métropole. Ces territoires abritent les espèces emblématiques de notre flore et de notre faune. Au congrès de 1923, la présence et le discours des forestiers est des plus discret alors qu'en 1913, au congrès mondial de la forêt, les idées et les débats internes aux forestiers étaient bien plus riches. Autour de trois questions centrales, cette communication s’attache à décrire et analyser le discours de forestiers français du XXe en lien avec l’évolution des paysages forestiers et de la foresterie par une démarche géohistorienne. Les analyses textométriques et lexicographiques du corpus des deux principales revues forestières nationales ont été mobilisées. Les résultats font le lien entre les actions concrètes de mise en œuvre de politique de protection de la nature en forêt (politique des réserves biologiques, de programmes d’actions en faveur d’espèces forestières, la forêt au sein des cœurs de parcs nationaux…) et leurs répartitions géographiques ; la temporalité mets en exergue des ruptures, des continuités ou des basculements selon les territoires. Cette communication tente de démontrer en quoi le congrès forestier de 1913 et ses initiateurs ont influencé et irrigué la pensée et les débats de ceux de 1923. Nous montrerons enfin comment les enjeux ont évolué et en quoi ils se sont adaptés ou non au contexte socio-économique.