Cet article soulève la possibilité de concevoir l’éclairage muséographique comme outil de « médiation » dans les musées. Il étudie les fonctions de ce dernier dans le processus d’interprétation, de transmission et de réception des collections. S’appuyant sur une approche globale de la conception et de l’expérience, l’auteure se concentre spécifiquement sur trois fonctions possibles de l’éclairage muséographique : la fonction ostensive (pour montrer l’espace et les œuvres d’art), la fonction cognitive (pour influencer la construction du sens et du raisonnement) et la fonction esthétique (pour stimuler les états sensibles et contemplatifs). Pour explorer les fonctions médiatrices de l’éclairage dans la conception et l’expérience, elle analyse les résultats de plusieurs études de cas (30 musées européens), d’entretiens avec des concepteurs d’éclairage et des responsables de musées (54), ainsi que d’observations participantes (4 mois) et d’enquêtes sur la cognition et l’expérience incarnées (26). Trois concepts émergeants pourraient contribuer à de nouvelles études de recherche dans le domaine de la muséologie, en se concentrant spécifiquement sur la conception des expositions et l’expérience du visiteur : « conception de l’éclairage muséal », « indice sensoriel de la lumière » et « médiation sensorielle lumineuse ».