Dans le rapport Inventer des musées pour demain : rapport de la Mission Musées XXIe siècle on peut lire que « (...) l’expérience du musée, de ses collections, de ses expositions, doit demeurer une aventure des émotions et de la pensée, [et qu’elle] doit l’être pour tous » (Eidelman, 2016, p. 25). Ainsi, le musée contemporain valorise les approches médiatiques multimodales où émotions et sensations permettent d’accéder aux collections de manière plus intuitive et immédiate. Les éléments non verbaux de la communication sont alors favorisés à travers des expériences tactiles, olfactives ou auditives faisant fi de l’oralité, l’important étant, grâce au décentrement du texte, l’ouverture de l’expérience à tous types de publics. Cependant, dans ce contexte, afin que le musée réussisse son devoir de transmission et ne propose pas simplement une expérience sensationnelle ou spectaculaire, il est nécessaire pour les médiateurs de comprendre comment informations, cognitions et sensibilités se fécondent à travers la multimodalité. Au contraire d’une certaine vision de la démocratisation culturelle qui emprunte aux logiques néolibérales appuyées sur l’expertise du marketing, la réunion des sciences humaines et sociales, des sciences de l’ingénieur et de la création artistique, notamment à travers la recherche appliquée, peut ouvrir sur l’invention de nouveaux types de médias scientifiquement avertis des liens entre sensations, émotions et cognitions dans l’appréhension des objets, la mémorisation et l’apprentissage. Cette communication a pour objectifs de présenter les enjeux des dispositifs sonores dans le contexte multimodal de la muséographie, en ouvrant sur la présentation d’un projet de thèse interdisciplinaire.