L'utilisation de béton végétal produit par traitement d’autoclavage constitue une voie de développement pertinente à explorer des points de vue de la réduction de l'impact carbone et de la problématique de compatibilité des granulats végétaux en interaction cimentaire. Le développement fongique sur un béton végétal, riche en matière organique, peut être source de composés organiques volatils microbiens (COVm) et peut donc détériorer la qualité de l'air intérieur (QAI) et induire des nuisances olfactives. Ce travail évalue l'impact sur la QAI d’un béton préfabriqué à base de chanvre et curé en autoclave. Les émissions de COV et de spores fongiques issues du béton végétal, soumis à trois humidités relatives (50, 75 et 95%) et à 23°C sont suivies conjointement à la croissance fongique en chambre d'émission pendant 28 jours. Les COV sont quantifiés par prélèvement sur adsorbants et analyse par GC-MS et HPLC-UV ; les émissions sont soumises à une analyse olfactive selon une méthode objectivée (Langage des Nez®). Après 28 jours à 50% d’HR, aucune croissance fongique significative n’a été mise en évidence ; le béton végétal autoclavé à base de chanvre peut être considéré comme faiblement émissif de COV. Dans les conditions d’essais, le béton végétal autoclavé est par ailleurs source d’une odeur pouvant être rapprochée d’une combinaison d’odeurs générées indépendamment par des molécules pyrogénées, aromatiques, aminées et chloré.