Premières lignes: En déconstruisant « l’ancrage patriarcal du droit », elle montre le caractère intrinsèquement politique du droit, à rebours de la neutralité et de l’universalité qui lui sont souvent attribuées par les juristes. En retour, les travaux de sciences sociales qui investissent les objets juridiques et judiciaires au prisme du genre enrichissent l’analyse des processus de domination et de hiérarchisation, mais aussi celle des conditions du changement social et de l’émancipation. Réunissant juristes, politistes et sociologues, cet ouvrage invite ainsi au dialogue entre disciplines pour mieux comprendre les intrications du genre, du droit et du politique. En introduction et en conclusion, Charles Bosvieux-Onyekwelu et Véronique Mottier, coordinateur et coordinatrice de l’ouvrage, situent leur perspective dans le prolongement des travaux français qui analysent la « coproduction du genre et du droit » ainsi que des recherches portées par des juristes féministes des pays dits anglosaxons et d’Europe du Nord, sous le label de feminist legal theory.