Depuis la thèse de doctorat de Th. Cornier (2002) et malgré le classement dans le réseau Natura 2000 d’un long linéaire, peu de recherches récentes ont été consacrées à la forêt alluviale ligérienne. Cette étude analyse les interactions entre les arbres la ripisylve et l’évolution hydrogéomorphologique la plaine de la Loire entre Bourbonnais et Nivernais. Deux sites sont comparés : un site non endigué (île de Baugy, Avril-sur-Loire) et le site endigué de Luthenay-Uxeloup, plus en aval. Le relevé des arbres a été effectué le long de profils transversaux dans la plaine (détermination des espèces, hauteur et diamètre) au sein des différentes unités géomorphologiques identifiées. Les espèces dominantes ont fait de l’objet d’analyses dendrologiques (Peuplier noir, Frêne et Chêne). Les facteurs contrôlant le développement de la ripisylve sont examinés : évolution biogéomorphologique de chaque site, relevé des zones cultivées et pâturées sur la carte de Coumes (1850) et sur les photographies aériennes, calcul des fréquences et durées de submersion et de basses-eaux, granulométrie des sédiments... Le développement de la ripisylve n’est pas synchrone de la stabilisation des formes fluviales, puisqu’elle est âgée de moins de 70-80 ans. L’analyse dendrologique révèle un fort ralentissement de la croissance des arbres depuis les années 1990, en lien principalement avec l’allongement des étiages et le raccourcissement des durées de submersion. On voit également un impact fort de l’endiguement (réalisé aux 18e et 19e siècles) sur la ripisylve qui se régénère peu, l’endiguement ayant sans doute déclenché l’enfoncement du lit (aggravé par l’extraction massive de sédiments). Les usages anciens déterminent aussi en partie la ripisylve.