How can we study the greening of agriculture as a sociologist?
Comment étudier l'écologisation de l'agriculture en tant que sociologue?
Résumé
This paper is part of an epistemological reflection on the ways in which sociologists can approach agricultural greening. I would like to highlight two major contributions that sociology can make, provided that it proposes a systemic reading of the process and its effects. The first is an invitation to apprehend all the social relationships structuring agriculture and in which farmers are embedded, rather than trying to elucidate the agronomic or ecological aspects of the phenomenon, thereby falling into a bias frequently encountered in sociological works analyzing agricultural greening, namely the bias of sociological naturalism. The second major contribution of sociology, particularly if it adopts a Marxist socio-historical approach, is to shed light on aspects and issues that are otherwise totally invisible in public debates on greening, such as the recomposition of relations of exploitation at a time of ecological transition, the risk of an increase in physical arduousness to counter the decline of chemistry, or the possible opposition between the relationship to nature of productive and unproductive workers.
Cette communication participe d'une réflexion épistémologique sur les façons d'aborder l'écologisation agricole en tant que sociologue. Je souligne deux apports majeurs que peut apporter la sociologie à condition qu'elle propose une lecture systémique du processus et de ses effets. Le premier est une invitation à appréhender l'ensemble des rapports sociaux structurant l'agriculture et dans lesquels sont insérés les agriculteurs, plutôt que d'essayer d'élucider des aspects agronomiques ou écologiques du phénomène, tombant se faisant dans un biais fréquemment rencontrés dans les travaux de sociologie analysant l'écologisation agricole, à savoir le biais du naturalisme sociologique. Le second apport majeur de la sociologie, en particulier si elle adopte une approche sociohistorique marxiste est de mettre en lumière des aspects, des problématiques autrement totalement invisibilisées dans les débats publics portant sur l'écologisation tels que la recomposition des rapports d'exploitation à l'heure de la transition écologique, le risque de hausse de la pénibilité physique pour contrer le recul de la chimie ou encore la possible opposition entre le rapport à la nature de travailleurs productifs et celui de travailleurs improductifs.