L'industrialisation qui emporte les sociétés occidentales à compter de la fin du XVIIIe siècle précipite une mutation d'ampleur du travail. La croissance de la taille des espaces productifs, l'ajustement et la coordination du procès de travail tant à domicile que dans les ateliers, la rationalisation, la transformation des modes de rémunération constituent les principales déclinaisons de ces mutations. Par ricochet, elles affectent aussi la vie quotidienne des travailleurs : dans leur corps qui s'épuise et s'empoisonne parfois, dans leur logement qu'ils réaménagent pour y installer un métier ou une machine, dans l'organisation qu'ils décident de rejoindre pour se défendre collectivement. De Biella à Quiévy, de Marseille à Manchester, entre Gand et Grenoble, ce livre qui rassemble les contributions de quelques-uns des meilleurs spécialistes de la question fait voyager son lecteur à la redécouverte de cette mutation décisive qui fit émerger une civilisation : celle de l'Europe industrielle.