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Communication Dans Un Congrès Année : 2008

Travail reproductif et logiques migratoires sexuées

Résumé

Le principe de hiérarchisation des sphères productive et reproductive a accompagné une gestion en termes sexués des flux migratoires qui a trouvé, et elle le trouve encore, sa légitimité dans une conception du travail reproductif conçu comme le « non-travail ». La division sexuelle idéale du travail contient la distinction entre tâches « reproductives » et tâches « productives », les unes considérées comme étant féminines et gratuites, les autres comme étant masculines et rémunérées. Suivant cette optique, l’émigration féminine est considérée comme ne pouvant pas influencer ou troubler le marché du travail. Les exemples à ce propos sont nombreux. Au cours de cette communication, nous analyserons notamment les cas de l’émigration italienne et irlandaise. Leur articulation à travers le temps met en évidence comme le comportement migratoire des femmes est le résultat d’une combinaison de facteurs liés aux fonctionnements des rapports familiaux et du marché de travail féminin des lieux de départ et d’arrivée. Par ailleurs, encore aujourd’hui les migrantes font l’objet de politiques spécifiques qui, parfois, dérogent à la déclarée fermeture des frontières nationales. Certains états appellent d’une manière explicite à la main d’œuvre féminine employée notamment dans le secteur du care. Cette situation a particulièrement attirée l’attention de nombreuses chercheures qui se réfèrent à trois niveaux explicatifs principaux : une nouvelle division internationale du travail, la racialisation des rapports de genre, la crise du welfare state et la conséquente privatisation des services. Ces trois perspectives d’analyse soulignent que le travail du care est devenu une clef de lecture pour saisir les dynamiques migratoires. Cette constatation ouvre une série de questions. L’insertion des immigrées dans des secteurs économiques fortement féminisés contribue-t-elle à une reconnaissance de la valeur économique du travail reproductif ? Et surtout, la prise en compte de l’influence de la sphère reproductive pourrait-elle « avoir comme effet bénéfique de contribuer à l’élaboration d’une véritable économie totale du phénomène migratoire », c’est-à-dire « d’intégrer l’économie du non-économique et en particulier des aspects qu’on convient de qualifier de culturels », comme le souhaitait Sayad ?
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04174555 , version 1 (01-08-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04174555 , version 1

Citer

Adelina Miranda. Travail reproductif et logiques migratoires sexuées. le genre au cœur des migrations, GTM- Université Paris 8, 2008, Paris, France. ⟨hal-04174555⟩
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