Les réseaux socionumériques constituent un relais supplémentaire des discours portés sur l’alimentation (Hugol-Gential, 2021, 2022). Parmi les acteurs qui s’expriment sur la thématique, se dégage un type d’usagers capables d’agréger une véritable audience autour de leurs contenus : les influenceurs.ses. La mise en scène de leur vie quotidienne (Goffman, 1973) est caractérisée par la maîtrise des formats et l’esthétique imposés par les applications. Ces pratiques interrogent les nouvelles symboliques et normes de sociabilité autour de l’alimentation sur les RSN (Kish & Contois, 2022). Plus particulièrement sur des espaces qui exacerbent la dichotomie entre alimentation plaisir et santé (Hugol-Gential, 2018). Les tendances véhiculées sur les RSN, interrogent l’influence des créateurs de contenu sur la réception notamment chez les jeunes. Dans un espace dominé par le soin porté à l’apparence, se pose la question des conséquences des discours d’influenceurs sur les pratiques alimentaires des adolescents. Plus particulièrement à l’adolescence qui correspond à une période de construction identitaire (Balleys, 2018; Fluckiger, 2010). Les influenceurs représentent une source d’information privilégiée par les jeunes lorsqu’ils cherchent à modifier leur mode de vie (David, 2021). Leurs conseils peuvent également s’avérer dangereux notamment pour la santé des jeunes qui les suivent (Congard et al., 2021). Dans ce contexte où l’alimentation est support de discours et de mise en scène de soi en ligne, quelle influence ont les créateurs de contenus alimentaires sur les constructions identitaires collective et individuelle ? Dans le cadre de nos travaux de thèses, l’objectif est de déployer un appareillage méthodologique dont l’une des ramifications est d’analyser la réception des discours chez les adolescents. Le sujet étant relativement récent, il n’existe pas de méthodologie circonscrite dans l’analyse de la réception des contenus d’influenceurs. Le déploiement d’une telle démarche s’appuie sur la mise en place de focus group et d’une démarche qui vise à impliquer les élèves au sein de collège en coordination avec un projet conduit au sein du laboratoire CIMEOS. Puis dans un second temps à travers le dispositif de vulgarisation scientifique « Une Nouvelle Idée Pour Un Chercheur » en collaboration avec la mission scientifique de l’Université de Bourgogne. Ainsi, la présente communication se propose de réfléchir aux différents enjeux de la recherche participative (RP). Ce type de méthodologies invite tout d’abord à se pencher sur les ressources et compétences nécessaires à leur mise en place. La posture du chercheur et par extension au rapport science-société induit par ce choix (Audoux, 2016; Joly, 2013). En effet, la RP conduit à la création d’espaces où se négocient l’identité du chercheur et des parties prenantes (Audoux & Gillet, 2015). Les RP invitent également à réfléchir à leur possible articulation avec d’autres méthodologies de recherche. Enfin, au-delà de leur mise en place, il est aussi question des formes d’instrumentalisation dont ces méthodes peuvent faire l’objet (Audoux, 2016). Autant d’enjeux qui visent à questionner la mise en place de méthodes participatives dans l’analyse de la réception de contenus alimentaires sur les RSN.