Dans ce roman en 1921 prolifèrent des artistes naïfs et des figures populaires, qui, au-delà du pittoresque, construisent un discours esthétique, opposé à l’unanimisme de Jules Romains, ici travesti en cheminot violeur. Contre la spontanéité et le caractère doctrinaire de l’unanimiste, Salmon propose une machinerie lyrique, qui s’ancre dans la tradition française, mais une tradition française loin des académismes, renouvelée au contact d’un populaire porté au sublime. En cet entre-deux-guerres où la fascination pour l’argot et les milieux interlopes se combine avec un intérêt croissant pour l’art naïf et les arts populaires, L’Entrepreneur d’illuminations se présente ainsi comme un creuset esthétique, une variante romanesque des peintures idiotes célébrées par Rimbaud.