La question de la justice, considérée ou non comme une autorité ou un pouvoir judiciaire, réapparaît dans le débat contemporain. A-t-elle été relancée par les déclarations du président de la République à deux journalistes sur la magistrature « institution de lâcheté » – formule aussi abrupte que maladroite ? Ou bien plutôt par l’état d’urgence qui a vu le législateur écarter systématiquement le juge judiciaire au profit du juge administratif ? Ou enfin par le projet de texte constitutionnel proposant une nouvelle réforme du Conseil supérieur de la magistrature – entamée en 2013 –, mais qui semble s’être définitivement enlisée en avril 2016 malgré l’adoption du texte par les deux Chambres, après que la droite a signifié sa volonté de ne pas le voter au Congrès ? Quoi qu’il en soit, la question est actuelle, comme le prouve le colloque tenu à la Cour de cassation en mai 2016 sur « la place de l’autorité judiciaire » et que le garde des Sceaux a tenu à conclure pour défendre le statu quo, à savoir le statut d’autorité judiciaire.