Dans cet article, nous questionnons l’exceptionnalité du patrimoine forestier de Chambord ; cette caractéristique est ici entendue au sens donné par l’Inventaire du Patrimoine – impliquée par la reconnaissance comme élément extraordinaire du patrimoine –, sans faire abstraction bien sûr du label « Forêt d’Exception® ». Nous montrons, dans un 1er temps, qu’une partie de la forêt de Chambord est en fait issue de plantations réalisées au XIXe siècle , ce qui peut questionner la reconnaissance patrimoniale de cette forêt. Qui plus est, cette dernière a été particulièrement malmenée au cours de l’histoire, ce que nous analysons dans une 2e partie ; et pour cause, le parc de Chambord est d’emblée créé pour être un domaine de chasse : la forêt est subordonnée à cette activité de loisirs , au grand regret de son premier garde forestier, Jacques Thoreau . Depuis la fin de la seconde Guerre mondiale, les reconnaissances se sont pourtant succédées – superposées même –, enclenchant peu à peu une nouvelle dynamique, en faveur de la préservation de la biodiversité, ce que nous analysons en 3e partie.