Joseph II et la physiocratie. Enquête sur un malentendu historique - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue (Article De Synthèse) Jahrbuch der Österreichischen Gesellschaft zur Erforschung des 18. Jahrhunderts Année : 2018

Joseph II and Physiocracy Investigation of a historical misunderstanding

Joseph II et la physiocratie. Enquête sur un malentendu historique

Résumé

An important part of historiography, whether German, French or English, does not hesitate to qualify, often hastily, Joseph II of "physiocrat". However, our recent historical investigations carried out over several years on physiocracy in Europe of the Enlightenment greatly change this interpretation. Through a careful analysis of the sources, this paper intends to clarify this misunderstanding and determine the mutual links uniting this symbolic sovereign of enlightened absolutism to the physiocratic movement. If the physiocrats place sincere hopes in Joseph II, to whom Du Pont de Nemours even devotes a comedy in 1771, the Emperor remains, for its part, fiercely independent towards the school. As such, his reforms, which are mainly directed to the construction of a strong and unifying State, are resolutely mercantilist and borrow only a few to the propositions of the physiocrats. The truth is, Joseph II appears as a pragmatic legislator in constant quest for efficiency, who does not deserve to be qualified, so specifically, as a "physiocrat".
Une partie importante de l’historiographie, qu’elle soit de langue allemande, française ou anglaise, n’hésite pas à attribuer, souvent hâtivement, à Joseph II le qualificatif de « physiocrate ». Or, nos récentes investigations historiques menées pendant plusieurs années sur la physiocratie dans l’Europe des Lumières viennent fortement nuancer cette interprétation. À travers une analyse minutieuse des sources, cette étude entend éclaircir ce malentendu et déterminer précisément les liens réciproques unissant ce souverain emblématique de l’absolutisme éclairé au mouvement physiocratique. Si les physiocrates placent de sincères espoirs en Joseph II, auquel Du Pont de Nemours consacre même une comédie en 1771, l’empereur demeure, pour sa part, farouchement indépendant à l’égard de l’école. À ce titre, ses réformes, orientées essentiellement vers la construction d’un État fort et unificateur, sont résolument mercantilistes et n’empruntent que faiblement aux propositions des physiocrates. En vérité, Joseph II apparaît comme un législateur pragmatique en quête constante d’efficacité, qui ne mérite pas le qualificatif si caractéristique de « physiocrate ».
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Citer

Thérence Carvalho. Joseph II et la physiocratie. Enquête sur un malentendu historique. Jahrbuch der Österreichischen Gesellschaft zur Erforschung des 18. Jahrhunderts, 2018, 33, pp.89-107. ⟨hal-04137486⟩
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