À l’heure où le changement climatique s’accélère, où la transition écologique s’impose comme une nécessité, les plantations forestières sont particulièrement encouragées. Moyens d’atténuation (par la séquestration du carbone) et d’adaptation (par l’introduction de nouvelles espèces, exotiques) face au changement climatique, elles offrent aussi des ressources renouvelables, qui plus est locales, et servent ainsi des stratégies d’évitement des émissions de CO2. Pourtant, ces plantations questionnent, sur les plans paysagers et environnementaux, surtout lorsqu’elles sont formées d’espèces à croissance rapide, comme le peuplier et le pin maritime. Nous nous sommes intéressés aux plantations peuplées par ces deux espèces dans le cadre d’un projet interdisciplinaire visant à « Maximiser les services des (re)plantations forestières dans le contexte du changement climatique » selon son intitulé (projet Plantaclim). L’étude menée dresse un état des lieux de ces plantation en région Centre-Val de Loire, révélant leur importance relative (2 % des peuplements feuillus pour le peuplier ; 4 % des forêts pour le pin maritime), et porte à la fois sur la filière et notamment la production de bois – objectif premier de ces plantations – (services d’approvisionnement), sur les sols et la biodiversité associée de ces plantations (végétation et insectes ; services de support) et sur les services culturels ; nous nous focalisons ici sur ces derniers. Nos recherches ont été conduites à hauteur ou à proximité de trois des six sites d’étude du projet, choisis en accord avec les partenaires (autres chercheurs et acteurs du territoire), selon les opportunités (randonnées organisées pendant le temps de l’étude). Elles visaient à questionner plus particulièrement l’existence d’activités récréatives, telles que les randonnées, dans ou près des plantations étudiées et à analyser les représentations que les éventuels usagers ont de ces dernières. Après une présentation du cadre de l’étude et des méthodes mobilisées (analyse spatiale par SIG et entretiens surtout in situ), nous montrerons que des randonnées traversent bien certaines de ces plantations, sans pour autant que ces dernières guident les tracés. Les randonneurs interrogés dévoilent des regards variés vis-à-vis des peupleraies et plantations de pins maritimes, de leur gestion, de leur insertion dans les paysages et des services qu’elles rendent, y compris en lien avec le changement climatique, entre indifférences, oppositions ou défense.