Cette communication sur l'avenir des stations de ski, envisagé sous l'angle du futur de leurs domaines naturels et urbains comme des espaces ouverts à l'usage commun, a été écrite et présentée à la demande des organisateurs du colloque HUMANENVI qui s'est tenu à Montpellier les 6, 7 et 8 juin 2023 à l'Université Paul-Valéry Montpellier 3, dans la session 7 : « biens communs naturels ». Le colloque HUMANENVI a fait le point sur les apports récents de ressources disciplinaires variées (histoire, droit, philosophie, écologie, aménagement et urbanisme, géographie, sociologie…) en vue d'un usage différent du monde, fondé sur des pratiques et des règles multiscalaires, inclusives de l'ensemble du vivant. Le séminaire du programme s'était réuni pendant deux ans autour de ce que les chercheurs ont appelé des « mots-frontières » : non pas des concepts, mais des mots communs issus du langage courant : la montagne, la mer, l'eau, le temps (qu'il fait), le déni, l'acceptation, la solidarité… Proposés par chacun des laboratoires partenaires, ces mots du quotidien sont tous des mots de l'environnement que leur usage, aujourd'hui et dans l'histoire, contribue à manifester, à masquer, à perturber ou même à nier-et ce faisant à transformer. Révélateurs des changements d'état, de sens et d'échelle, et des compromis dans les usages, les applications, les conventions, ils rendent perceptible la difficulté d'appréhension de ce qu'il nous est aujourd'hui difficile de nommer : crise, transition, transformation environnementale, recomposition. Ces mots caractérisent la refondation de nos relations à la nature et le scepticisme grandissant quant au pouvoir absolu de nos techniques pour gérer le développement territorial durable. Pour l'aménageur-urbaniste scientifique, spécialisé dans les relations tourisme/nature, ils témoignent de la recomposition territoriale et écologique en cours.