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Communication Dans Un Congrès Année : 2019

Un estuaire, des estuaires : retour d’expérience sur les plaines alluviales de l’estuaire de la Seine

Résumé

L’estuaire de la Seine totalise 160 km d’est en ouest. Ce territoire hybride et complexe est difficilement identifié et approprié par les responsables territoriaux et la population régionale. Les multiples périmètres pour décrire l’estuaire, recensés parmi les documents de gestion et de projet en sont une illustration. Une vision domine néanmoins l’ensemble, identifiant et délimitant l’estuaire sur le plan longitudinal, suivant la salinité des eaux et l’onde de marée. Ce système de représentation, associé aux besoins d’une navigation au service de Paris et du trafic maritime international, donne toutefois une lecture incomplète du territoire. Pis encore, cette vision limitée au seul linéaire fluvial participe de la compartimentation de l’estuaire, perceptible en matière de structuration administrative et de modes d’occupation des sols. L’identification et la compartimentation de l’estuaire représentent deux défis de taille pour les acteurs territoriaux en quête de politique intégrée sur ce territoire. La proposition de communication préconise le recours au temps long pour comprendre les dynamiques en place et opte pour une vision transversale de l’estuaire, focalisée sur les plaines humides, pour acquérir cette vision d’ensemble qui fait tant défaut. La démarche de recherche adoptée, multiscalaire, diachronique et systémique, formalisée autour de la reconstitution de trajectoires paysagères de trois plaines alluviales, prend appui sur la chenalisation du fleuve et de son embouchure, orchestrée par l’État à partir du début du XIXe siècle. Cette démarche met d’emblée en lumière la fixation et le rétrécissement du lit mineur et de son embouchure, une conquête du terrestre sur milieux fluvio-maritime et paléo-fluvial ainsi que la suppression des écosystèmes humides intertidaux concomitant au développement de marais alluviaux. Cette démarche explicite aussi l’hétérogénéisation des plaines nouvellement créées, suivant des besoins spécifiques variant du local à l’international, suivant des décisions réglementaires et administratives contrastées. Cette démarche décrit enfin des trajectoires d’objets spécifiques (canaux, digues, haies, etc.) autour de processus de transformation, transmission, suppression, création ou reconstitution. Parallèlement à ces retours d’expériences utiles pour la compréhension, la gestion et la valorisation du territoire estuarien, la reconstitution de trajectoires paysagères est aussi riche en enseignements fondamentaux. Cette démarche transversale engendre certaines distorsions disciplinaires à partir d’un même objet d’étude, ce qui stimule l’interdisciplinarité mais suscite aussi certaines expérimentations méthodologiques. La proposition de communication profitera de ce retour d’expérience sur les plaines alluviales de l’estuaire pour mettre en lumière les apports de la notion de trajectoire paysagère au domaine de la recherche.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04125915 , version 1 (12-06-2023)

Licence

Copyright (Tous droits réservés)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04125915 , version 1

Citer

Sylvain Dournel, Laurence Lestel. Un estuaire, des estuaires : retour d’expérience sur les plaines alluviales de l’estuaire de la Seine. Géohistoire des zones humides d'ici et d'ailleurs. Regards croisés sur des trajectoires d'artificialisation et de conservation, UMR GEODE; UMR LIENSs; Groupe d'histoire des zones humides; ICEM « Institut Gravila Simion » de Tulcea; Institut de Recherche sur le Delta du Danube, Jun 2019, Tulcea, Roumanie. ⟨hal-04125915⟩
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