L’effondrement et ses usagers. Éclectisme et réception d’une vulgarisation hétérodoxe en écologie scientifique
Résumé
Un des principaux fronts de contestation de l’autorité scientifique en matière d’écologie aura longtemps été celui de la remise en cause du changement climatique d’origine anthropique. Mais, tandis que ce front perd en intensité, un autre front semble s’être ouvert depuis quelques années, avec l’essor médiatique et éditorial des « théories de l’effondrement ». En France, c’est par exemple sous ce label qu’une grande librairie rassemble des écrits variés autour d’un noyau typique : les essais de « collapsologie » de Pablo Servigne et de ses coauteurs, à commencer par le best-seller Comment tout peut s’effondrer (dorénavant CTPE). On parlera également d’effondrisme, lorsque l’on voudra insister, au-delà de la centralité collapsologique, sur la pluralité des auteurs, des documents et des collectifs qui se fédèrent autour de l’idée d’un « effondrement » prochain. Leur irruption dans le paysage des pensées écologiques a suscité des débats entre accusateurs et apologistes, qui se sont fondus dans le phénomène éditorial qu’ils critiquent ou soutiennent.
Par rapport à ce corpus évaluatif, le décalage que nous proposons consiste à aborder cette vague récente de théories de l’effondrement en la banalisant comme un objet ordinaire des études sur les sciences, et plus précisément des études sur la vulgarisation scientifique.
Domaines
Sciences de l'Homme et Société
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