Les Westfjords et fjords de l’Est de l’Islande concentrent de nombreux glissements de terrain. Ces phénomènes visibles par observation à distance d’images satellites et d’un Modèle Numérique de Terrain (MNT) ont été inventoriés, puis mesurés et analysés. Au total, 251 et 290 glissements de terrain ont été recensés respectivement dans les Westfjords et les fjords de l’Est, au sein d’une base de données et dans un Système d’Informations Géographiques (SIG). Pour chaque glissement de terrain, sa localisation, sa morphométrie (longueur, largeur, superficie, épaisseur, volume estimé, …), ainsi que de potentielles variables de contrôle, notamment géologiques (lithologie, pendage), ou explicatives (orientation, âge de la déglaciation du versant affecté par le glissement de terrain) ont été relevées. Ces variables et la répartition des glissements ont été étudiées par analyse spatiale et statistique. Ce travail fournit un inventaire complémentaire des glissements de terrain pour ces deux secteurs. Cependant, les facteurs de déclenchement habituellement identifiés ne permettent pas une explication satisfaisante à leur répartition. Néanmoins, des pistes de réflexions se dessinent et l’élargissement de la base de données à l’échelle de l’Islande permet de les comparer d’un secteur à l’autre. Cette étude met en avant des foyers principaux de glissements de terrain : pour les Westfjords, une plus forte densité de glissements de terrain dans le nord-ouest de la zone étudiée et dans la partie la plus étroite de la péninsule ; et pour les fjords de l’Est, une plus forte densité dans le Nord de la zone étudiée. Ces foyers pourraient s’expliquer par les directions d’écoulement de la calotte glaciaire passée. D’autre part, un des constats est une surreprésentation des glissements orientés vers l’ouest et le sud pour les fjords de l’Est, et vers le sud et l’est pour les Westfjords. L’hypothèse proposée est un contrôle climatique : les versants davantage ensoleillés auraient subi une déglaciation plus rapide favorisant l’instabilité des versants. Les données recueillies suggèrent également que la lithologie (basaltes tertiaires) est une variable de contrôle et que la période pendant laquelle la zone de glissement de terrain est déglacée est une variable explicative de l'initiation du glissement de terrain. Les glissements de terrain observés s’inscriraient ainsi dans une dynamique paraglaciaire d’instabilité des versants après la phase de déglaciation