Introduction : l’infertilité peut générer différentes conséquences psychosociales telles que l’anxiété, la dépression (Verhaak et al., 2007), des affects négatifs (Benyamini et al., 2004) ou encore une faible qualité de vie (Chachamovich et al., 2010). Il a été mis en évidence que ces conséquences pouvaient majorer le risque d’abandon du parcours d’assistance médicale à la procréation. Selon le modèle d’auto-régulation de Leventhal (1980), les représentations émotionnelles et cognitives d’une problématique de santé (p.ex., sa durée, ses causes, ses conséquences, les émotions qu’elle génère), et les stratégies d’ajustement mobilisées (p.ex., l’évitement) sont associées aux conséquences psychosociales générées (p.ex., l’anxiété). L’objectif de cette étude était de tester l’applicabilité effective du MSC chez les personnes infertiles. Méthode : des questionnaires ont été administrés à 236 femmes infertiles. Les variables suivantes ont été mesurées : des données sociodémographiques liées à l'infertilité (p.ex., durée de l'infertilité, présence d’enfants), les représentations cognitives et émotionnelles de l'infertilité (B-IPQ : Broadbent et al., 2005), les stratégies de coping (CIQ : Benyamini et al., 2004), les symptômes anxieux et dépressifs (HADS : Zigmond & Snaith, 1983), la qualité de vie liée à l’infertilité (FertiQOL : Boivin et al., 2011) et les affects (MAVA : Congard et al., 2011). Résultats : conformément à nos hypothèses, plus les femmes infertiles étaient inquiètes vis-à-vis de leur infertilité, plus elles employaient des stratégies de coping considérées comme inadaptées (p.ex. : déni, blâme de soi), et rapportaient des conséquences psychosociales négatives (p.ex. : anxieté, dépression, affects négatifs, qualité de vie moindre). En outre, moins leurs représentations de l’infertilité étaient inquiétantes, plus elles employaient de stratégies adaptées (p.ex. : acceptation, réinterprétation) et rapportaient des affects positifs et une meilleure qualité de vie. Conclusion : les résultats de cette étude suggèrent que la restructuration cognitive des représentations cognitives et émotionnelles pourrait constituer une stratégie thérapeutique intéressante pour améliorer l’ajustement psychosocial des femmes infertiles.