Préservation du signal isotopique des céréales archéologiques et mise en place de référentiels d'interprétation - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Poster De Conférence Année : 2023

Préservation du signal isotopique des céréales archéologiques et mise en place de référentiels d'interprétation

Résumé

Depuis une vingtaine d’années, les archéologues s’intéressent de plus en plus aux analyses biogéochimiques appliquées aux restes archéobotaniques. Ces matières organiques sont actuellement moins étudiées que les restes archéozoologiques, pour lesquels des critères de préservation chimique ont pu être établis. Pour les restes fauniques, la qualité de préservation du collagène est évaluée par les teneurs en azote et en carbone ainsi que par le rapport atomique carbone/azote. Ces critères sont aussi proposés pour les restes végétaux, même si les plages de valeurs garantissant la conservation des grains de céréales ne sont pas encore fixées. Dans le cadre d'une thèse récemment soutenue sur la gestion de la fertilité des sols, un important corpus de céréales archéologiques (du second âge du Fer et de la période romaine en France) a pu être rassemblé et a servi à réaliser plusieurs centaines d’analyses isotopiques inédites (δ15N et δ13C). Ces analyses ont pu être comparée à celle déjà publiées d’un référentiel de céréales expérimentales actuelles, carbonisées ou non, afin d’évaluer l’état de préservation de leur signal chimique. Il a ainsi pu être démontré que la composition élémentaire des céréales carpologiques restait semblable à celles des céréales modernes et que les siècles d’enfouissement n’ont pas affecté les vestiges organiques. Dès lors, les variations observées dans la composition isotopique des céréales archéologiques reflètent principalement leurs conditions de croissance et de carbonisation, et non pas les potentiels phénomènes post-dépositionnel. Cette thèse a ensuite été l’occasion de mettre en place une expérimentation de culture et d’établir un référentiel archéologique afin d’éclairer les interprétations de la composition isotopique en azote des restes carpologiques. Les valeurs de δ15N sont généralement interprétées en termes d’usage de fumier, à partir d’expérimentation menées en plusieurs endroits d’Europe. La culture expérimentale que nous avons mis en place a permis de montrer que l’apport de fumier d’étable n’était pas la seule pratique agricole qui peut faire augmenter les valeurs de δ15N, mais que le pâturage d’un troupeau de moutons et leurs déjections sur une parcelle avant sa mise en culture pouvaient aussi contribuer à des valeurs plus hautes de δ15N des céréales. Les différentes formes que peuvent prendre les systèmes d’élevage et les différentes manières d’apporter des matières fertilisantes aux champs peuvent désormais être prise en compte dans ces études. Basées sur des expérimentations actuelles, les interprétations de la composition isotopique des restes organiques nécessitent de passer par un référentiel de valeurs isotopiques archéologiques qui, en ce qui concernent le sujet de la thèse, permettent de discriminer les plantes non fertilisées des céréales ayant reçu un apport de fertilisants. Ce référentiel a pour but de prendre en compte les variations des valeurs de δ15N dues aux variabilités géologiques à l’échelle subrégionale. Pour cela, nous avons sélectionné un corpus de restes fauniques de cervidés, dont la composition isotopique en azote reflète celle de leur alimentation, à savoir les plantes sauvages, et qui a permis d’établir un niveau de base pour les valeurs de δ15N des céréales archéologiques.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04115339 , version 1 (02-06-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04115339 , version 1

Citer

Sammy Ben Makhad, Veronique Matterne, Mònica Aguilera, Denis Fiorillo, Marie Balasse. Préservation du signal isotopique des céréales archéologiques et mise en place de référentiels d'interprétation. XXIVe colloque du GMPCA : Archéométrie 2023, Apr 2023, Nice, France. ⟨hal-04115339⟩

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