Ce projet vise à prendre en compte la singularité d'un réseau de mycélium dans un mode d'interaction avec l'humain qui se fonde sur l'écoute et l'attention. Nous construisons un dispositif pour le développement d'interactions sensibles avec le mycélium, organisme facilitant les symbioses, par une interprétation de la spécificité de ses expressions électriques connectées à notre monde musical humain. Pour construire cette interaction, nous utiliserons des algorithmes de Machine Learning pour cartographier le comportement du mycélium, co-composer des sons à partir des variations électriques enregistrées et classées. Dans un deuxième temps et afin de construire une relation interspécifique et sensible avec le mycélium nous construirons un modèle d'IA pour tenter d'entrer en « communication » avec cet être organique non-humain. Ce modèle tentera de conserver la dimension d'altérité dans l'interaction sensorielle. Dans un processus expérimental nous tentons d'entrer en relation avec un organisme non-humain afin d'observer son comportement et ajuster notre comportement en interaction avec lui, interrogeant ainsi les notions d'intelligence et d'adaptation dans un processus de composition à trois agents humain/IA/mycélium. Quelle serait l'intelligence du mycélium comparée à celle du musicien humain et à celle de l'intelligence artificielle : qu'entendons-nous par-là ? Cette installation aborde l'importance de reconnaître l'altérité des êtres non-humains dans le projet écologique de prendre soin du vivant.