Cette communication porte sur l’accompagnement de la fin de vie des patients en phase terminale de leur maladie. Les soins palliatifs, institutionnalisés depuis les années 90 au sein de l’institution hospitalière française, se pose en contre-normes des systèmes dans lesquels elle tente de s’insérer (culturel, social, hospitalier). Pour mieux saisir la particularité de cette situation - qui n’est pas sans conséquence sur la prise en charge des patients en fin de vie - nous aborderons deux points : en premier lieu, nous nous intéressons aux origines historiques des piliers fondateurs de la culture palliative en identifiant les invariants énonciatifs des discours constituants de l’accompagnement des mourants, des artes moriendi du bas Moyen-Âge aux ouvrages contemporains d’Elisabeth Kübler-Ross et Cicely Saunders (1975, 1986), les deux personnalités fondatrices de la culture palliative. En second lieu, nous analysons dans quelle mesure et de quelle façon, au sein d’un journal interne hospitalier publié mensuellement depuis 30 ans, les soins palliatifs font référence aux valeurs portées par les discours constituants précédemment étudiés. Il s’agit notamment de s’intéresser aux perspectives narratives de cette communication interne, mise au service d’une lutte pour la reconnaissance d’une discipline qui peine aujourd’hui encore à construire une alliance thérapeutique triadique efficiente.