Les eaux de ruissellement urbaines sont un vecteur de transfert des microplastiques (MP) mais peu d’études ont évalué leurs teneurs dans les ruisseaux urbains. Les travaux menés à l’échelle de deux bassins versants urbains nantais (0,34 et 0,71 km²) permettent de faire le lien entre des quantités de macrodéchets quantifiées sur les surfaces urbaines et transférés par les eaux pluviales, et les concentrations en MP dans les sédiments du ruisseau récepteur. 32 polymères sont recherchés par imagerie µIRTF en mode transmission et le styrene-butadiene-rubber (SBR), marqueur des particules de pneus (TWP) par py-GC-MS, dans des sédiments prélevés en août 2022 et février 2023. Tous les échantillons présentent une diversité de polymères importante et des teneurs (5 à 235 MP/g et 252 à 2 367 µg de SBR/g de sédiment) élevées au regard de la bibliographie. En août, les teneurs en MP sont plus élevées qu’en février, tout comme les concentrations de TWP et les quantités de macrodéchets. Ces résultats suggèrent que malgré des sources différentes, tous les polymères identifiés suivent la même dynamique soulignant une génération majeure en milieu urbain et des apports d’intensité variable dans le milieu récepteur. Leur concentration dans le ruisseau est ensuite déterminée par sa dynamique sédimentaire. Les processus hydrosédimentaires crééent des zones d’accumulation qui limitent la propagation des MP mais constituent des milieux fortement contaminés.